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Les Saints Guérisseurs

Les saints guérisseurs sont très nombreux en Bretagne. Les sources situées près de nombreuses chapelles qui leur sont dédiées, peuvent tous les maux de la terre. A Trédamiel, la piété populaire a réuni une brochette de saints particulièrement   efficaces. Saint Eugénie guérit les migraines. Saint Hubert apaise les chiens  enragés. Saint Yvertin guérit les maux de têtes. Saint Houarmiande et Saint Méen, la folie. Saint Lubin calme les rhumatismes et saint Mamert qui tient ses tripes entre les mains guérit les maux d 'intestins.

Dans bien des cas, il suffit de boire l 'eau de la fontaine pour obtenir la guérison.

 

Saint Guirec et les jeunes filles à marier

Sur la plage de Ploumanec'h, le petit oratoire de Saint Guirec est entouré par la mer. Une tradition ancienne voulait que les jeunes filles en mal de mari viennent planter une épingle dans le nez de Saint Guirec. Si l 'aiguille tenait, elles étaient assurées de trouver un mari dans l 'année. Sinon il fallait patienter un an. Aujourd 'hui, une statue en granit a remplacé le petit saint vermoulu et c' est en vain   que les jeunes filles interrogent la statue.

 

Katell Gollet, la coureuse de garçons

Sur le calvaire de Guimiliau comme sur celui de Plougastel, deux diables enfournent Katell Gollet (Catherine la perdue) dans les flammes de l'Enfer. Fille de mauvaise vie, Katell ensorcelait les garçons. Jamais lasse, jamais satisfaite, elle les faisait danser jusqu' à ce que mort s' ensuive. Seul le Diable en personne, sous l 'apparence d 'un superbe jeune homme eut raison d 'elle en l 'entraînant dans une gavotte infernale dont elle ne se releva pas.

En Bretagne, une "Katell" est le sobriquet attribué à une jeune fille coureuse de garçons.

A Saint Guénolé, le Trou de l'Enfer

Il existe en Bretagne, de nombreuses entrées de l 'Enfer. Celle de Saint-Guénolé Penmarc 'h, située entre deux énormes rochers, résonne sous les coups de butoir des vagues venues du large.

A "Saint-Gué", on pouvait imaginer une entrée de l 'enfer, spacieuse et surtout jalonnée de 99 auberges où des servantes fort aimables, versent aux passants des liqueurs de plus en plus agréables au fur et à mesure qu 'ils approchent du but. Les bruits sourds que l 'on entend, même par temps calme dans le Trou de l' 'Enfer, ne sont autres que les cris des damnés qui réclament avec insistance que l 'on vienne étancher leur soif. Hélas, dans ce lieu maudit, ces pauvres bigoudens n' ont plus droit à une seule goutte de gwin ru (vin rouge).

Le Roi Gradlon à Quimper

Au Vième siècle, Gradlon, prince irlandais, débarque en Bretagne avec tout son clan. Il s 'établit à l' 'emplacement de l 'ancienne cité gallo-romaine Aguilona. Protecteur des moines bretons exilés, il aide Corentin, premier évêque de Quimper et Gwénolé, fondateur de Landévennec.

Maître dans la ville d 'Ys, il survit à l 'engloutissement de la cité maudite en laissant se noyer sa fille Dahut. Retiré à Landévennec, il y serait mort en 515. Sa statue, placée entre les flèches de la cathédrale au XIXième siècle, veille sur sa bonne ville de Quimper.

La légende de la ville d'Ys

Sous les eaux de la baie de Douarnenez, dorment à jamais les ruines de la ville d 'Ys. Le roi Gradlon en était le maître, et sa fille Dahut, la princesse maudite. La ville était défendue contre la mer par une digue, et des écluses la protégeaient du flot de la marée. Dans Ys, Dahut menait grande vie. Un soir de fête, un prince qui n' était autre que le diable, obligea Dahut à voler à son père la clé des écluses. Le Malin ouvrit toutes grandes les portes. La cité fut engloutie en un instant. Seul Gradlon, prévenu par Saint Gwénolén échappa à la noyade.

La légende de Dahut

Après la submersion de la ville d'Ys dans la baie de Douarnenez, Dahut fille maudite du Roi Gradlon fut transformée en sirène. Depuis lors, cette belle séductrice, qui fait chavirer tous les coeurs, attire par ses chants mélodieux, les pêcheurs et les plaisanciers attardés en Baie.

Ceux-ci, attirés par cette voix envoûtante, se dirigent vers elle, sans s'apercevoir que leur barque va tout droit se briser sur les rochers.

Par temps calme, certains soirs d 'été, quand le vent est tombé et que la grand 'voile bat lamentablement, il peut arriver qu 'un bateau disparaisse sans laisser de trace. L 'équipage séduit, a suivi la belle Dahut sous les eaux immobiles de la Baie de Douarnenez.

La légende de la Pointe du Van

Sur le Rocher Morgane, à la Pointe du Van, la légende situe la demeure de Dahut, la fille damnée du Roi Gradlon. Elle fut rejetée à la mer par son père, fuyant la ville d'Ys envahie par les eaux en furie.

Devenue Morgane la sirène, elle attire par ses chants mélodieux, les marins-pêcheurs qui naviguent dans les parages. Ils approchent du rocher et tandis que leur barque se brise sur les récifs, ils sont précipités à la mer où ils disparaissent à tout jamais.

La légende de la baie d 'Audierne

Dans la baie d 'Audierne, reposent des dizaines de navires que la tempête a brisés sur les rochers qui s 'étendent de Penmarc 'h à la pointe du Raz.

Quand survient un naufrage, les noyés se rendent en procession vers la chapelle de Penhors. Ils viennent quémander une poignée de terre bénite pour reposer en paix. S'ils ne trouvent personne pour les secourir, ils sont condamnés à errer éternellement le long de la côte.

Dans la tempête, on peut entendre des cris lugubres : ce sont les noyés des naufrages armoricains qui demandent pardon pour leur faute.

La légende du cheval enchanté

Certains soirs, sur la lande de Bretagne, il arrive que l 'on rencontre un cheval. Il est seul. Parfois, il galope, mais le plus souvent, il vous regarde paisiblement.

C'  est un homme de Dieu, condamné à errer sans cesse. Evadé du "Château du Diable", il est ensorcelé. Au lieu de crottins, il laisse derrière lui des louis d 'or.

La légende de la Baie des Trépassés

Dans la baie des Trépassés, près de la Pointe du Raz, certaines nuits sans lune, les marins péris en mer attendent silencieusement la barque des morts. Si un marin-pêcheur passe par là à ce moment, une voix l 'appelle. Il doit impérativement prendre place à bord et tenir le gouvernail.

Aussitôt, la barque appareille, et plus rapide que le vent, va rejoindre les Iles Bienheureuses, vers le couchant, où débarquent d 'invisibles passagers. Le bateau allégé revient alors à son point de départ et le pêcheur ne se souvient plus de rien.

La légende du Menez-Hom

Lorsque le roi Marc 'h mourut en pleine orgie, Dieu voulut le damner. Mais la vierge plaida si bien sa cause que le Seigneur se laissa fléchir. Le roi n 'irait point en enfer, si, du haut de sa tombe située sur le versant ouest du Menez-hom, on pouvait apercevoir la chapelle de Sainte-Marie.

Des années plus tard, une mendiante rencontra, près de la tombe, une belle dame portant, dans les plis de sa robe, un objet fort lourd. C 'était la Vierge qui allait déposer un caillou sur le tombe du roi. Elle demanda à la mendiante d 'en faire autant. Tous ceux qui passaient par là, devaient faire de même. Depuis lors, le tas de pierres n 'a cessé de monter.

Passant, toi qui du sommet du Menez-Hom contemple la baie de Douarnenez et la vallée de l 'Aulne, pense à déposer un caillou sur la tombe du roi ! Elle n' est pas encore assez haute et bien des siècles s 'écrouleront avant que l 'on aperçoive le clocher de Sainte-Marie du Menez-Hom.

La légende du Château de Dinan

Le Château de Dinan est le nom donné à un immense rocher uniforme situé sur la côte entre Crozon et Camaret. Voici bien longtemps vivait sur le cap de la Chèvre, une tribu de géants qui se nourrissaient de la chair des naufragés. Dans les grottes de Dinan habitaient des petites Korrigans. Les géants décidèrent un jour de les chasser.

Mais ces petits êtres agiles, sautant de roche en roche, réussirent à les amener dans les grottes de la falaise. Ils les enfumèrent à l 'aide de feux de goémon, puis basculèrent d 'énormes blocs de pierre depuis la falaise pour boucher toutes le issues. Depuis, par nuits de grand vent, on peut entendre leurs hurlements qui résonnent sur toute la côte.

La légende des Iles de Glénan

Sur l 'une des îles de Glénan vivait dans un palais de cristal, une fée magicienne dont les richesses fabuleuses provenaient du naufrage des navires. Elle ensorcelait les jeunes gens venus aux Glénan en quête d 'aventures et les métamorphosait en poissons. La fiancée de l 'un d 'entre eux se rendit à son tour aux Glénan. En prenant l 'apparence d 'un beau jeune homme, elle s 'approcha de la magicienne et l 'emprisonna dans un filet magique. Aussitôt, il ne resta de la fée malfaisante qu 'une vulgaire étoile de mer, tandis que la jeune fille, faisant reprendre aux poissons leur forme humaine, retrouvait son amant libéré du sortilège.

La légende du Goëland

Très souvent à la proue des embarcations, on voit se poser des goëlands qui semblent familiers. Ce sont les âmes des capitaines ou des vieux marins condamnés à vivre leur pénitence sous cette forme. Ils reviennent ainsi dans les ports où ils ont vécu. Ils nous regardent longuement et se laissent quelquefois approcher.

Gare à celui qui les chasse. Le mauvais sort peut s 'abattre sur lui ou sur son bateau.

La légende des Monts d'Arrée

Dans la solitude des Monts d' 'Arrée, un fort méchant seigneur avait établi sa demeure. Très avare, il cachait un immense trésor et par crainte du moindre vol, chassait de ses terres tous les mendiants et les gens de modeste condition. Un jour cependant, un de ces pauvres hères violemment pourchassé, s 'envola soudain des les airs. C 'était l 'archange Saint Michel qui d 'un coup d 'épée anéantit le château.

Les bruyères des Monts d'Arrée sont toujours rouges, comme brûlées par le feu souterrain de l'enfer qui engloutit jadis le maître de ces terres.

La légende du Raz de Sein

Dans les courants de la Pointe du Raz, apparaît parfois une barque qui navigue sans sillage, toutes voiles dehors, contre vents et marées. Elle n 'a d 'autre équipage qu 'un seul homme à l 'arrière. Il tient la barre et regarde droit devant lui... C'est "l'Ankou marin", le premier noyé de l 'année. Des cris, des appels et comme une immense plainte continue, escortent le bateau.

Personne n 'a jamais pu l 'aborder. C 'est la barque des morts.

Le Pont du Diable

La légende dit : "Qu 'une nuit, le Diable invita un pêcheur à le suivre sur la côte en un lieu où un précipice séparait deux rochers. Les imprudents qui écoutaient le Diable leur disant "Suis-moi... suis-moi", périssaient dans cet abîme. Le pêcheur, moins naïf, fit basculer une pierre qui lui servit de pont pour enjamber le précipice. Le Diable surpris et vexé, se jeta dans la mer. "On ne l 'a jamais revu..."

Ce pont se trouve en un lieu sur la Grande Côte de la Côte d 'Amour (44).

La légende du Moulin du Diable

Tout près de Guérande, un vieux moulin situé en bord de route nous rappelle une ben belle légende. Le meunier Yves Kerbic n 'ayant pas de sous pour reconstruire son moulin qui tombait en ruine, se vit proposer un marché par le Diable. Il promettait de rebâtir le moulin en une nuit, en échange de son âme. Le soir même, le marché est conclu, et le Malin se met à l' 'ouvrage. Mais à l 'aube, quand sonne l 'Angélus, une pierre reste encore à poser. Le meunier prend alors une statue de la Vierge et la dépose à l 'endroit laissé vide. Le pacte est rompu, et le Diable, berné, s 'enfuit vers le Croisic.

Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende.

Sainte Barbe et les jeunes filles à marier

Sainte Barbe, née sur les bords de la mer de Marmara, est invoquée au Faouët pour protéger la foudre et des incendies. Mais de jeunes filles se rendent à la fontaine : Sainte Barbe les aidera à trouver un mari. Il suffit de jeter une épingle sur l 'eau de la source sacrée. Si l 'épingle surnage, il leur faudra attendre un an.

La légende du Cap Frehel

Au temps où les saints irlandais évangélisaient la terre d 'Armorique, on vit un jour arriver du côté de Plévenon, un homme qui rassembla les gens de Fréhel pour leur porter la bonne nouvelle. Mais les Druides avaient gardé la confiance des paysans. Pour convaincre son auditoire, le saint homme se mutila un doigt. Une goutte de son sang tomba sur le sol et aussitôt toute la côte vira au rouge, couleur que les formidables falaises du Cap ont conversée jusqu ' à nos jours.

L' Ile Tristan et la Fontenelle

Ancrée à proximité du port de Douarnenez, l 'île Tristan servit au XVIème siècle, de refuge au bandit Guy Eder de la Fontenelle. A partir de ce site inexpugnable, il mit la région à feu et à sang. Il enlève, pour l 'épouser, l 'héritière de Mezarnou âgée de 14 ans, jeune fille de haute noblesse qu 'il aima follement. Il vécut en sa compagnie sur son île, avant d 'être arrêté en 1602. Amené à Paris, il fut torturé et subit le supplice de la roue. Sa tête fut portée à Rennes et clouée sur le porte Toussaint.

Les Korrigans du Castelli

A la pointe du Castelli près de Piriac, sous quelques mètres d 'eau, dorment les ruines d 'une ville engloutie au VIème siècle. Le roi Salomon lui-même y est enseveli, entouré de ses immenses richesses. Il est conseillé aux pêcheurs sous-marins de s 'éloigner de la cité. Elle est gardée par des Korrigans qui habitent les grottes de la grande côte. Celui qui s 'approche risque de se trouver enfermé à jamais dans les prisons secrètes de l 'océan.

La légende de l' Ile de Sein

Un pont de glace joignait jadis l' Ile de Sein et la Pointe du Raz. C 'était au temps de Saint Gwénolé. Le saint moine l 'avait construit en soufflant sur l 'eau salée.

Mais voilà qu 'un jour, monsieur de Kersatan, le Diable lui-même voulut visiter ses terres de l 'île de Sein. Il s 'aventura sur le pont, mais ses pieds fourchus et brûlants firent fondre la glace et il fut emporté par les gigantesques courants du Raz de Sein. Depuis ce jour, jamais diable ne s 'est aventuré sur l 'île, et les Senans prient chaque jour le Bon Dieu pour qu 'il en soit ainsi pendant très longtemps encore.

Confort : la roue qui fait parler les muets

L 'église de Confort renferme une roue à Carillon qui possède des clochettes. On la faisait jadis sonner à l 'occasion des baptêmes. Mais c 'est surtout au-dessus de la tête des jeunes enfants affectés du défaut de la parole qu 'on l 'utilisait. On venait de fort loin.

Au XVIème siècle, Alain de Rosmadec avait obtenu la guérison de son enfant muet. En reconnaissance, il fait bâtir la belle église de Confort et offert la roue en ex-voto. Aujourd 'hui, on fait toujours la "roue de fortune" pour les baptêmes, les mariages et les fêtes.

L 'Ankou

C 'est dimanche, Laou, homme de bien, a invité ses amis à partager le cochon qu 'il vient de tuer. La fête bat son plein, et voici qu 'un invité de dernière minute se présente. Laou l 'invite, malgré son aspect misérable, à partager le repas. La fête finie, tout le monde part : seul rest le pauvre hère qui n 'a rien mangé. Alors seulement, il relève la tête, et découvre un crâne de mort. Sous ses haillons pendent des lambeaux de chair pourrie, et surtout, il dégage une odeur insupportable.

"C 'est moi l 'Ankou, je suis venu te dire que dans huit jours je viendrai te chercher." La semaine suivante, Laou mourrait, après avoir partagé ses biens et s 'être mis en règle avec Dieu.

L 'Ankou, (la mort) est représenté de manière réaliste à Ploumilliau. On la retrouve également sculpté dans la pierre de nombreux ossuaires de Bretagne.

 

 

 

 




The fabulous picture used in this set
in an artwork made by © Thomas Kinkade.
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